Comme beaucoup d'autres proches d'usagers, à en juger par les avis lamentables, je suis consternée par l'attitude déplorable de certains membres du personnel (y compris la secrétaire). Le bien-être des résidents ne semble absolument pas être leur priorité. Ma grand-mère, précédemment hospitalisée au CHU, était entourée d'une équipe de professionnels bienveillants, humains et réactifs, qui faisaient tout pour rendre son séjour plus supportable, malgré les conditions compliquées des hôpitaux publics. Mais depuis son arrivée à Roz-Arvor, où elle séjourne depuis plusieurs semaines, nous la voyons se dégrader, tant sur le plan moral que mental. Elle a plus de 90 ans et conserve toutes ses facultés intellectuelles, mais le personnel ici la traite comme si elle était sénile. Et pourtant, au CHU, alors même que les conditions de travail y sont bien plus tendues, les infirmiers et aides-soignants prenaient le temps de discuter avec elle et de la faire rire. Toutefois, il est fort probable que le personnel de Roz Arvor ELSAN soit également mis en tension par les coupes budgétaires. Mais alors, à qui ça profite?
Pour rappel, Roz-Arvor ELSAN est une institution privée, détenue à 40 % par KKR, l'un des plus puissants investisseurs américains du marché. Le reste de l'institution est exclusivement détenues par des actionnaires (sources : le rapport d'activité - déclaration de performances du groupe ELSAN comprenant le centre Roz Arvor).
Voici une petite liste non exhaustive des domaines sur lesquels ils se font du profit :
- Malgré la chute des températures en octobre, les locaux ne seront chauffés qu'à partir de novembre. Si faire des économies d'énergie peut être justifiable dans certaines situations, le faire au détriment de la santé des personnes âgées en soins est tout simplement scandaleux.
- Ma grand-mère n'a droit qu'à une douche par semaine. Une fois par semaine. Inutile d'en dire davantage.
- On nous interdit de lui apporter de la nourriture. Selon la secrétaire : "C'est un hôpital ici, vous n'apporteriez pas de repas au CHU, c'est pareil ici." Faux ! Le personnel du CHU de Nantes nous encourageait justement à lui apporter des plats qu'elle aimait, afin de maintenir son moral et sa joie de vivre pendant cette période difficile. Chaque occasion de lui remonter le moral ou de faciliter son hospitalisation était vivement encouragée là-bas, surtout les moments que nous passions à ses côtés.
- Le "confort" des résidents est une marchandise à acheter : "Vous voulez un repas convenable ? Vous voulez lire le journal quotidien ? Des draps propres ? La télévision ?" Tout cela est en supplément, des options de luxe à payer en plus.
On ne fait pas d'économies ou de business sur le dos de nos aînés. Ce sont des vies dont il est question, des personnes avec leurs habitudes, leurs proches mis à distance, leurs angoisses, et un besoin d'être écoutées et réconfortées.
Changez de métier si le bien-être et le confort de vos résidents ne vous importent pas. Si toutefois, cela vous importe, remettez vos pratiques en question. Vous êtes un groupe privé, pas l'hopital.